Les 4 piliers de l’apprentissage

Notre approche pédagogique repose sur les 4 piliers de l’apprentissage d’après les neurosciences.

1. L'attention

En sciences cognitives, on appelle “attention” l’ensemble des mécanismes par lesquels notre cerveau sélectionne une information, l’amplifie, la canalise et l’approfondit. Ce sont des mécanismes anciens dans l’évolution : le chien qui oriente ses oreilles, la souris qui se fige à l’écoute d’un craquement déploie des circuits attentionnels très proches des nôtres.

L’attention est la capacité que nous avons à nous ouvrir à la réalité : l’attention ouvre notre esprit. Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, auteurs de La pédagogie positive, la définissent comme :

Le mouvement cérébral qui va nous permettre d’orienter notre action en fonction d’un objectif, d’un centre d’intérêt… Grâce à elle, nous captons, par nos cinq sens, les différentes informations en provenance soit de notre environnement, soit de notre ressenti émotionnel ou psychologique.

Lorsque nous enseignons, nous avons tendance à oublier ce que c’est que d’être ignorant. Nous pensons que ce que nous voyons, tout le monde peut le voir. Si le stagiaire ne comprend pas à quoi il doit faire attention, il ne le voit pas, et ce qu’il ne voit pas, il ne peut pas l’apprendre. Le formateur doit être vigilant et informer le plus souvent possible l’apprenant des points d’attentions importants pour comprendre et donc apprendre.

L’attention est décisive pour apprendre efficacement, c’est pour cela que c’est le premier des 4 piliers de l’apprentissage.

2. L’engagement actif

L’engagement actif est le second des 4 piliers de l’apprentissage : un organisme passif n’apprend pas. Apprendre efficacement, c’est refuser la passivité, s’engager, explorer avec curiosité, générer activement des hypothèses et les mettre à l’épreuve. Faire l’effort de comprendre par soi-même, sans que le formateur ne donne la solution, entraîne une bien meilleure rétention des informations en mémoire. C’est une règle générale, que le psychologue américain Henry Roediger énonce ainsi : “Rendre les conditions d’apprentissage plus difficiles, ce qui oblige les étudiants à un surcroît d’engagement et d’effort cognitif, conduit souvent à une meilleure rétention.”

Pour que cela fonctionne, il faut donner un cadre propice à l’expérimentation.

Une étude scientifique a montré que le nombre de tests via des exercices compte plus dans la mémorisation que le nombre d’heures passées à étudier.

Pour reprendre les termes d’idriss Aberkane lors d’une de ses conférences, Il explique une formule pour exprimer la monnaie de l’attention : l‘AT, l’attention multipliée par le temps. Et pour acquérir de nouvelles connaissances, c’est les deux qu’il faut donner. “si vous êtes en mode musique d’ascenseur dans votre tête, vous ne donnerez aucune attention à ce qui vous est expliqué”.

3. Le retour d’information ou retour sur erreur

Recevoir un retour d’information immédiat sur l’action en cours est constitutif de l’apprentissage. Plus le retour est proche dans le temps de l’erreur, plus l’action corrective sera efficace et intégrée de manière pérenne.

Plus on rate et plus on a de chances que ça marche ! L’échec est un diplôme et il est pratiquement impossible de progresser si l’on ne commence pas par échouer, à condition de recevoir un signal de feed back, une rétroaction qui nous indique la bonne voie.

C’est pourquoi le retour sur erreur est le troisième pilier de l’apprentissage, et l’un des plus influents : la qualité et la précision du retour que nous recevons déterminent la rapidité avec laquelle nous apprenons.

Dans nos formations ACSOE, nous mettons l’accent sur la pratique et l’expérimentation encadrée. Nous mettons en situation en donnant les bases en préambule, puis nous corrigeons immédiatement pendant les exercices.

4. La consolidation

L’automatisation des connaissances est essentielle, c’est le fait de passer d’un traitement conscient (avec un effort) à un traitement automatisé, inconscient.

Le point clé d’un apprentissage est le “transfert de l’explicite vers l’implicite” : c’est l’automatisation des connaissances et des procédures. C’est passer d’un traitement lent, conscient, avec un effort, à un fonctionnement rapide, inconscient, automatique. Cette automatisation passe par la répétition et l’entrainement. Elle permet de libérer de l’espace dans le cortex préfrontal afin d’absorber de nouveaux apprentissages.

Pour bien mémoriser une information, notre cerveau a besoin de trois passages au minimum, et pour intégrer une nouvelle habitude, notre cerveau a besoin de 21 jours.

Notre cerveau ne s’arrête jamais d’apprendre. Même lorsqu’une compétence est maîtrisée, il continue de la sur-apprendre. Il dispose de mécanismes de routinisation qui “consolident” les opérations que nous utilisons régulièrement sous la forme de routines plus efficaces. Il les transfère dans d’autres régions du cerveau où elles pourront se dérouler inconsciemment, en toute autonomie, sans perturber les autres opérations en cours et libérer les autres décisions conscientes. Ce transfère depuis le cortex s’opère principalement pendant le sommeil (d’où l’importance de prendre soin de son sommeil).

Une des stratégies les plus efficaces que les sciences de l’apprentissage ont découvertes est l’espacement des apprentissages. C’est la règle d’or : distribuer les périodes d’apprentissage plutôt que de les agglomérer. Au lieu de grouper tout l’apprentissage en une seule fois, on alterne les périodes d’étude et de test, et on révise régulièrement à des intervalles de temps de plus en plus espacés. L’intervalle de temps où il est observé une forte amélioration est de vingt-quatre heures, pour laisser le sommeil consolider les apprentissages de la journée.