Dans cette étude réalisée en 2020, l’auteur détaille clairement et analyse les enjeux et défis pour la France autour des organisations du travail apprenantes.
Les 4 catégories d’organisation du travail dans les entreprises, à aujourd’hui :

  • Deux formes traditionnelles : taylorienne et simple,
  • Deux formes modernes : Lean Production et Apprenante.

Parmi les analyses faites, l’une d’elle a particulièrement attiré mon attention. Il s’agit de la corrélation au niveau national entre la fréquence des formes d’organisation du travail et la fréquence des types d’innovations : p 7 (une vraie pépite !) En effet, l’organisation apprenante bat tous les records – vis-à-vis des autres types d’organisation – concernant “des innovations de nouveaux produits pour la firme, pour le marché ou pour une  “première mondiale”.

Pour finir, l’étude détaille clairement les bénéfices d’une organisation apprenante sur la qualité du travail (et non qualité de vie au travail : attention) ; le développement des compétences et diffusion des innovations.

Tout cela pour dire… que cette étude assoit nombreuses de nos certitudes chez ACSOE !

Pourtant, cette étude a suscité encore davantage ma curiosité lorsqu’elle situe le taux de pénétration d’organisation Lean et apprenante en France vis-à-vis des pays d’Europe : il est égal à celui de l’Allemagne mais à la traîne vis-à-vis des pays d’Europe du Nord, qui ont mis en place des plans nationaux d’envergure de soutien pour accompagner les entreprises à leur transformation « apprenante ».

Il est à noter surtout un recul en France des organisations apprenantes au profit de la Lean production entre 2005 – 2015 …

Comment explique-t-on cela dans nos organisations ?

Tout simplement par :

  1. notre système national d’éducation qui accorderait une plus grande “valeur” à la filière académique classique qu’à la filière professionnelle : il manquerait ainsi un équilibre entre les deux filières en France qui augmenterait les chances de mettre en place des organisations “où la gestion du savoir et des compétences se focalise sur la résolution de problèmes pratiques, le travail en équipe et l’autonomie des salariés”,
  2. nos pratiques de la formation professionnelle qui se déroule le plus souvent en dehors de l’entreprise, sous forme de stage, cours, construit en réalité sur le modèle scolaire et académique, sur des savoirs théoriques et formels. Développer les compétences techniques, organisationnelles et cognitives de manière plus opérationnelle devrait être approchées par des actions de formation sur lieu de travail, comme dans les pays de l’Europe du Nord et scandinaves,
  3. le poids de nos traditions culturelles dans les approches managériales (Rien que cela ! Une fatalité ?).

La conclusion de cette synthèse est d’une qualité remarquable : face aux défis de demain (…) la France pourrait s’inspirer d’initiatives menées dans plusieurs pays d’Europe du Nord et scandinaves pour mettre en place un programme national en faveur des innovations managériales et organisationnelles.

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